En deux mots

Le Nagra IV-S, destiné à l'origine à la prise de son stéréo musicale, a vite été plébiscité en tournage cinéma : l'enregistrement bi-piste permet de séparer la perche des HF, le "in" du "off", le playback du direct, etc., permettant ainsi de rattrapper à posteriori les accidents survenus lors d'une prise. L'excellence des préamplis micros, l'étendue de la gamme dynamique, la qualité des filtres et des limiteurs, les indicateurs de niveau à double aiguille, la solidité et la fiabilité ainsi qu'une autonomie remarquable lui ont permis de s'imposer sur les plateaux de tournage, dans les studios de radio et dans les salles de concert bien après l'apparition du numérique portable.
Le Nagra IV-S a été supplanté par le DAT pour des raisons économiques : nécessité de transférer les rushes sur une cassette DAT avec continuité de code temporel (DAT miroir), et un coût de pellicule son trois à quatre fois supérieur à celui des DAT. Néanmoins, de nombreux ingénieurs du son, américains et européens, réussissent encore aujourd'hui à imposer le Nagra IV-S aux productions en dépit d'une chaîne de post-production intégralement numérique.
Le signal pilote (50/60 Hz), géneré par le quartz interne, module en fréquence une porteuse HF enregistrée entre les deux pistes audio. Ce signal pilote peut donc être couché à posteriori, sans activation de la prémagnétisation, et donc sans affecter les signaux audio déjà enregistrés.