Panique à bord pour le cinéma français ?
Panique à bord pour le cinéma français ?
Avatar grand financeur du cinéma français
Avatar grand financeur du cinéma français
Certes, on s'attendait à une baisse, mais pas à une chute de plus de 30% de spectateurs. L'été 2022 a totalisé moins d'entrées que l'été 2021 pourtant freiné par le passe sanitaire.

Il ne faut pas oublier que la recette des salles constitue le socle du modèle français si envié par de nombreux pays. Les gros films, surtout américains, financent en partie le cinéma d'art et d'essai par le biais d'une taxe prélevée sur chaque ticket (TSA)*. Cette mutualisation est efficace et vertueuse tant que le public suit dans les gros comme les petits films.

Ce n'est plus le cas. Les blockbusters marchent fort mais ils sont moins nombreux, alors que le cinéma d'auteur décroche rudement.

À la question de savoir pourquoi le public va moins voir les films d'art et d'essai, les frondeurs citent l'inflation galopante, la baisse du pouvoir d'achat, la pandémie, les plates-formes, les séries télé...

Ils ne se demandent pas si leurs films font partie du problème.

Ils ne s'interrogent pas sur l'évolution de la société et des usages et encore moins la qualité des œuvres, les scénarios peu aboutis, les mises en scène mal ficelées...

Il faudrait s'interroger pourquoi la majorité des 15 à 40 ans sont rétifs aux formes et récits des films français. Posez ces questions et on vous taxe de populiste ou de vendu au marché.

Toutes les études montrent que le public du cinéma français vieillit fortement et meurt sans être remplacé. Le ministère de la culture doit aller beaucoup plus loin pour attirer les jeunes, mais il ne sera pas simple d'endiguer la vague.

Si le cinéma d'auteur va mal, c'est aussi parce que les gros films d'Hollywood sont moins nombreux.

À part Black Panther et bien sûr Avatar La voie de l'eau de James Cameron dont le triomphe a provoqué un nouveau raz de marée dans les salles au terme de treize ans de suspense, et va faire un bien fou aux auteurs français, c'est toute l'ambiguïté de notre cinéma dans ses postures.

Avatar (2009) le plus gros succès de tous les temps avec 2,7 milliards de dollars au box-office mondial, détrônant ainsi Titanic (1997) et ses 2,2 milliards !

Faut-il ainsi s'opposer résolument à une industrie envahissante, mondialisée, numérisée que le cinéma français juge standardisée mais qui le fait travailler et dont les succès l'aident à vivre ?

Panique à bord pour ce cinéma français, un remake du Titanic ?

En cette nouvelle année qui commence chantons plutôt à tue-tête avec Rose et Jack Dawson My Heart Will Go On.

Celine Dion - My Heart Will Go On © Paramount Pictures - Sony Music - 1997
DC Audiovisuel profite de ces quelques lignes pour vous souhaiter une merveilleuse nouvelle année et que l'année charentaise qui vient de se terminer soit remplacée par on se fait une toile.


* À eux seuls, en ne tenant compte que des entrées en salle (TSA), Titanic et Avatar ont contribué à financer le cinéma français pour plus de 35 millions d'euros.
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