2011, la mort annoncée du 7ème Art
2011, la mort annoncée du 7ème Art
Si le cinéma est mort, c'est qu'il y a probablement un assassin ! Peut être seraient-ce les agents des artistes qui imposent des cachets exorbitants hors de proportion avec les budgets des films français. Cameron l'a bien compris en utilisant des acteurs virtuels, un vieux rêve de Richard Bohringer. Ou bien sont-ce les effets spéciaux qui ont pulvérisé le cinéma à coups de pistolet laser.

Mais c'est peut être aussi quelque chose de beaucoup moins spectaculaire : la pression vers le bas qu'exerce en permanence le marketing sur l'âme du cinéma, en vendant de plus en plus de merde à des mômes de plus en plus jeunes.

Bien sûr, le cinéma produit encore de bons films et même d'excellents comme celui de Xavier Beauvois « Des hommes et des Dieux » véritable chef-d'oeuvre.

Il serait absurde de le nier mais c'est la prééminence culturelle du cinéma qui a disparu à jamais. Je n'ai pas le sentiment que le cinéma joue un rôle central dans la vie des jeunes mais plutôt que ceux-ci sont dans un tel tourbillon d'images animées, de télé, d’ordinateurs, de consoles de jeu, de téléphones... que le grand écran n'est pour eux qu'une chose qui flotte au loin, une présence spectrale que seul peut réveiller le nouveau grand spectacle.

En un sens, la nouvelle vague de films en 3D confère une circularité astucieuse au processus d'essor et de déclin du cinéma. Il avait commencé comme spectacle pur et simple où la légende veut que les premiers spectateurs aient été terrifiés par l'image d'un train fonçant sur eux. Aujourd'hui Hollywood tente d'inspirer à nouveau ce respect mêlé de crainte des origines avec la 3D mais, malheureusement pour les studios, le public, même de jeunes enfants, est bien trop évolué pour se laisser prendre. J'ai entendu des mômes de 8 ans complètement blasés dire préférer voir les choses en 2D !

Le cinéma a perdu sa capacité à surprendre ainsi qu'une certaine signification sociale.

Ce qui est dommage, c'est la disparition d'une expérience collective, comme du temps où il n'y avait que trois chaînes de télévision hertziennes et que les gens regardaient tous les mêmes émissions et en parlaient ensuite. Jusqu'aux années 80, on pouvait être sûr que tout le monde avait vu les mêmes films à peu près au même moment.

J'espère un peu que le cinéma finira comme le théâtre, un mode d'expression secondaire, certes, mais vénéré, qui donne des oeuvres originales.

Une projection parfaite, dans une salle silencieuse, avec un super son pour pouvoir entrer dans l'univers du film, voilà ce que je vous souhaite en cette nouvelle année.


M. D.
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Ce qu'ils en pensent

On assassine le cinéma ? Mais on nous annonce une affluence record depuis 1967 dans les salles de cinéma pour les films français, alors que pendant ce temps les investissements dans la production cinématographique ont chuté de 24% en 2009.

Alors vous demanderez-vous, où va donc tout cet argent récolté par les exploitants ?

La réponse ne serait-elle pas que, justement, parce que le cinéma est une industrie, même en France, le produit de l'industrie, quelle qu'elle soit, ne profite depuis longtemps plus aux producteurs ?

Ou bien n'est-ce pas que cette expression de "7ème Art" dont on annonce ici la mort, n'existe en fait que dans le doux rêve d'une culture française comme exception ?

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