Alors que la vague #metoo avait entrainé la création d'un bonus de 15% de subventions pour les films "exemplaires en matière de parité", l'enjeu climatique pourrait certainement susciter la création d'un bonus vert par l'arrivée d'"éco-managers" dans les productions. Il est possible de mieux respecter l'environnement tout en réduisant le coût des films.
De la deuxième vie des décors aux gobelets et bouteilles en plastique surutilisés sur les tournages, du choix de véhicules électriques pour les déplacements, de la valorisation du marc de café, sans oublier une cantine fournie par des producteurs locaux, et bien sûr l'utilisation de gourdes pour les membres de l'équipe, chaque geste est censé compter.
On voit que les habitudes à changer sont multiples.
Et puis patatras la COVID est arrivée !
Fini les bonnes intentions, il faut sauver les tournages, les gobelets sont réapparus, l'éco-assistant a été remplacé par un Covid-assistant.
Les dépenses absurdes reviennent à la surface.
Les journaux annoncent qu'enfin les salles de cinéma passent au vert mais il ne s'agit pas de la vente de confiseries bio locales ou de la provenance du pop-corn avalé dans les salles mais uniquement de la fréquentation qui semble repartir.
Seule bonne nouvelle, Covid oblige, la relocalisation des tournages en France.
Pendant longtemps, les réalisateurs ont eu un véritable intérêt pour la technique. Ils avaient un bon rapport à celle-ci, un rapport créatif. La pellicule les y obligeait parce que c'est plus compliqué de tourner en pellicule qu'en numérique.
Lumière et compagnie - Claude Lelouch @ Sarah Moon - Cinétévé - 1995. Tous droits réservés. On est passionné par ce qu'on filme ! Merde !
D'ailleurs certains réalisateurs se vantent de n'avoir aucune technique, et c'est une catastrophe qui entraine tout le monde vers le bas. Ils ont l'impression qu'il n'y a plus vraiment d'enjeux quand on tourne, qu'ils peuvent arriver sur les plateaux les mains dans les poches.
Ce n’est pas l'outil qui fait le talent, c’est ce qu'on en fait.
Il y a encore quelques années, les réalisateurs étaient le plus souvent à côté de la caméra pendant les prises, pour être au plus près du comédien. Aujourd’hui ils restent assis derrière leur combo, assez loin de lui, et bien entendu cela a des conséquences sur l'implication de l'acteur.
À la fin de chaque prise, quand il s'arrête de jouer, il ne peut croiser le regard de personne hormis celui de l'opérateur et du perchman, tous les autres sont derrière le combo. L'acteur est abandonné.
Jean-Pierre Beauviala, père du Cantar, aimait se moquer de son invention et de sa logique qui oblige de choisir entre 0 et 1 et, disait-il, cela nous empêche de réfléchir entre zéro et l'infini.
Avec le 0 et le 1 on est dans un camp ou dans un autre c'est noir ou blanc. La pensée devient binaire, ce qui n'est propice ni à la réflexion, ni à la création et cela se ressent sur les plateaux de cinéma où on réfléchit de moins en moins.
Il y a ce que l'outil permet et il y a ce que l'outil ne permet pas.
Les choix se font bien souvent comme ça, on laisse l'outil décider pour nous, on ne va pas au-delà. La tendance actuelle veut que nous nous comportions comme des robots. La technique propose déjà des mondes virtuels que nous n'arrivons pas à distinguer des mondes réels.
En entraînant un "chatbot" avec des enregistrements vocaux d'une personne, nous savons lui faire dire ce que nous voulons, nous savons faire parler les morts.
Nous sommes incapables de faire la différence entre Gérard Depardieu et l'un de ses avatars vidéo purement virtuels.
Finalement on dépense beaucoup d'énergie et d'argent pour essayer d'humaniser les robots, ne serait-il pas plus simple de robotiser les humains ?
Qu'en pensez-vous ?
DC Audiovisuel vous souhaite une merveilleuse année 2022 tout en souhaitant que la prochaine nouvelle vague, ne concerne pas la Covid, mais le cinéma, et qu'elle soit le digne successeur des Rohmer, Truffaut, Resnais, Godard, Rivette....
De la deuxième vie des décors aux gobelets et bouteilles en plastique surutilisés sur les tournages, du choix de véhicules électriques pour les déplacements, de la valorisation du marc de café, sans oublier une cantine fournie par des producteurs locaux, et bien sûr l'utilisation de gourdes pour les membres de l'équipe, chaque geste est censé compter.
On voit que les habitudes à changer sont multiples.
Et puis patatras la COVID est arrivée !
Fini les bonnes intentions, il faut sauver les tournages, les gobelets sont réapparus, l'éco-assistant a été remplacé par un Covid-assistant.
Les dépenses absurdes reviennent à la surface.
Les journaux annoncent qu'enfin les salles de cinéma passent au vert mais il ne s'agit pas de la vente de confiseries bio locales ou de la provenance du pop-corn avalé dans les salles mais uniquement de la fréquentation qui semble repartir.
Seule bonne nouvelle, Covid oblige, la relocalisation des tournages en France.
Pendant longtemps, les réalisateurs ont eu un véritable intérêt pour la technique. Ils avaient un bon rapport à celle-ci, un rapport créatif. La pellicule les y obligeait parce que c'est plus compliqué de tourner en pellicule qu'en numérique.
D'ailleurs certains réalisateurs se vantent de n'avoir aucune technique, et c'est une catastrophe qui entraine tout le monde vers le bas. Ils ont l'impression qu'il n'y a plus vraiment d'enjeux quand on tourne, qu'ils peuvent arriver sur les plateaux les mains dans les poches.
Ce n’est pas l'outil qui fait le talent, c’est ce qu'on en fait.
Il y a encore quelques années, les réalisateurs étaient le plus souvent à côté de la caméra pendant les prises, pour être au plus près du comédien. Aujourd’hui ils restent assis derrière leur combo, assez loin de lui, et bien entendu cela a des conséquences sur l'implication de l'acteur.
À la fin de chaque prise, quand il s'arrête de jouer, il ne peut croiser le regard de personne hormis celui de l'opérateur et du perchman, tous les autres sont derrière le combo. L'acteur est abandonné.
Jean-Pierre Beauviala, père du Cantar, aimait se moquer de son invention et de sa logique qui oblige de choisir entre 0 et 1 et, disait-il, cela nous empêche de réfléchir entre zéro et l'infini.
Avec le 0 et le 1 on est dans un camp ou dans un autre c'est noir ou blanc. La pensée devient binaire, ce qui n'est propice ni à la réflexion, ni à la création et cela se ressent sur les plateaux de cinéma où on réfléchit de moins en moins.
Il y a ce que l'outil permet et il y a ce que l'outil ne permet pas.
Les choix se font bien souvent comme ça, on laisse l'outil décider pour nous, on ne va pas au-delà. La tendance actuelle veut que nous nous comportions comme des robots. La technique propose déjà des mondes virtuels que nous n'arrivons pas à distinguer des mondes réels.
En entraînant un "chatbot" avec des enregistrements vocaux d'une personne, nous savons lui faire dire ce que nous voulons, nous savons faire parler les morts.
Nous sommes incapables de faire la différence entre Gérard Depardieu et l'un de ses avatars vidéo purement virtuels.
Finalement on dépense beaucoup d'énergie et d'argent pour essayer d'humaniser les robots, ne serait-il pas plus simple de robotiser les humains ?
Qu'en pensez-vous ?
DC Audiovisuel vous souhaite une merveilleuse année 2022 tout en souhaitant que la prochaine nouvelle vague, ne concerne pas la Covid, mais le cinéma, et qu'elle soit le digne successeur des Rohmer, Truffaut, Resnais, Godard, Rivette....