Flashback
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Frappez sans entrer...
Frappez sans entrer...
Qui pouvait penser que le Nobel attribué sur la recherche de neutrinos mutants puisse être éclipsé par les bandes annonces des films Seul sur Mars ou Star Wars ? On se rend compte que le réel et la fiction sont en train de se superposer.

En 1945, il y a tout juste 70 ans, naissait une nouvelle collection chez Gallimard, la Série noire, avec sa fameuse couverture jaune et noir. S'entremêlent aux titres de Chester Himes et aux aventures du Gorille des images que nous devons au cinéma. Les héros ont bien souvent les traits de Gabin et de Bogart. Ceux qui raffolent des Tontons flingueurs savent-ils ce que ce film doit à Grisbi or not grisbi de Albert Simonin et Bullit à un roman de Robert L. Pike ?

Les cinéphiles nous assurent que l'exemplaire posé sur les jolies fesses dénudées de BB dans Le Mépris est le numéro 667, un roman de John Godey intitulé Frappez sans entrer.

Le Mépris © 1963, Rome Paris Films, Concordia, Cia Cinematographica Champion. Tous droits réservés.

Le cinéma, disait André Bazin, substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs.
"Le Mépris" est l'histoire de ce monde.

En 1955, il y a tout juste 60 ans, naissait un nouveau courant que Pierre Billard appela La Nouvelle Vague dans la revue Cinéma 1958 ; une nouvelle façon de produire, de fabriquer des films par l'utilisation de caméras "légères", l'abandon du camion-son au profit de l'enregistreur autonome portable Nagra III avec perche aluminium et bonnette coiffe pour micro plus maniables, permettant ainsi de tourner dans des décors naturels.

Jean-Pierre Mocky, le poil à gratter du système trop ronronnant du cinéma français, a accusé les cinéastes de la Nouvelle Vague qui étaient avant tout des critiques de cinéma d'avoir fait des films pour pouvoir sauter les actrices. Moi, je les sautais déjà, disait-il, c'était ça, la différence entre nous. La Nouvelle Vague sous cet angle, ouvre de nouvelles perspectives !

Toujours en 1955, n'oublions pas la première diffusion du Le Masque et la Plume qui perdure depuis tant d'années. Beaucoup d'auditeurs de cette époque trouvaient des vertus anxiolytiques au Masque et la Plume qui les distrayait de la déprime du dimanche soir en écoutant les joutes borycharensolesques entre Jean-Louis Bory et Georges Charensol.

Dans cette période de fin d'année où la gastronomie est à l'honneur, qui se souvient de Jean-Louis Bory en 1973 rebaptisant La Grande Bouffe de Marco Ferreri Autant emporte les vents et en 1975 parlant du premier film de Patrice Leconte les WC étaient fermés de l'intérieur Il n'y a qu'à tirer la chasse !

Une époque qui n'a pas de critique, écrivait déjà Oscar Wilde, est une époque où l'art est immobile.

En 2015, il y a six mois, s'est éteint Michel Gibourdel célèbre pâtissier de Trouville-sur-Mer qui écoutait rituellement l'émission. Il inventa un gâteau qu'il baptisa Le Masque et la Plume, composé d'amandes, d'une pâte à macaron et d'une crème au chocolat blanc parfumée à l'anis ; un délice !

Heureusement pour nous, son fils Laurent a repris les rênes de cette pâtisserie. Si vous passez dans la région, n'hésitez pas un seul instant et arrêtez-vous pour acheter ce dessert onctueux qui porte le nom de cette fameuse émission belliqueuse (ce qui est en général le cas dans les dîners familiaux de fin d'année), et venez le déguster dans nos locaux. Je suis sûr que vous serez très bien accueillis par tout le personnel de DCA.

Que cette nouvelle année 2016 vous apporte tout ce que vous désirez le plus, en vous souhaitant de la vivre et déguster avec gourmandise.
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