Alice Guy
Alice Guy
120 ans de cinéma Gaumont, La Martinière, 2015 Alice Guy, , la première femme cinéaste de l'histoire, Plon, 2015
120 ans de cinéma Gaumont, La Martinière, 2015 Alice Guy, , la première femme cinéaste de l'histoire, Plon, 2015
L. Gaumont & Cie, Cité Elgé, Paris 19ème
L. Gaumont & Cie, Cité Elgé, Paris 19ème
Chromophone Gaumont
Chromophone Gaumont
En février 1895, les frères Lumière déposent un brevet qui adapte le mécanisme dit du pied de biche utilisé dans l'entraînement des machines à coudre, pour permettre d'enregistrer, puis de projeter des photographies en mouvement. Le Cinématographe est né.

120 ans de cinéma Gaumont


En 1895, la même année que l'invention du cinématographe des frères Lumière, Léon Gaumont rachète le Comptoir général de photographie dont il avait été le fondé de pouvoir, qui devient la société L. Gaumont et Cie. Il a l'intention de développer et de diversifier les activités initiales d'optique et de photographie. Il va bâtir ainsi dans le 19ème arrondissement de Paris un impressionnant arsenal de 20 000 m², regroupant bureaux, atelier de mécanique, atelier de décors et costumes, chaîne d'assemblage de projecteurs, laboratoires de développement des pellicules, studios ; ce que l'on appellera la cité Elgé (initiales de Léon Gaumont).

On pouvait voir le buste de Léon Gaumont, marbre signé Raymond Ivoire, dans le hall du Gaumont Palace, et y associer le titre de cette série de textes fameux d'Eric Rohmer Le celluloïd et le marbre (Cahiers du cinéma, 1955) dans laquelle le cinéma est promu art souverain.

En 1994, Luc Besson donne le titre d'un de ses films en hommage à Léon Gaumont ; Léon sera l'un des grands succès de la maison avec plus de trois millions d'entrées.

La société à la marguerite (prénom de sa mère) possède la plus longue histoire du 7ème art avec un catalogue de plus de 1 000 films. Le livre retrace les 120 ans de Gaumont, 120 ans de magie du cinéma. Des documents exceptionnels, affiches, costumes, accessoires, photos de tournage...

Alice Guy, la première femme cinéaste de l'histoire


En 1897, Mademoiselle Alice (Alice Guy), secrétaire de Léon Gaumont, quitte son emploi de sténodactylo pour effectuer une tâche d'assistance et prendre en main le secteur artistique de la société. Elle tourne des centaines de films entre La fée aux choux en 1896 et une ambitieuse Vie du Christ en 1906.

En 1907, elle part aux États -Unis pour vendre la dernière invention de Léon Gaumont : le Chromophone (cinéma sonore) ; ça ne prend pas. Après un entracte suite à la naissance de sa fille, elle remonte en 1910 son propre studio, la Solax Cie, devenu en 1912 le plus important des États-Unis.

Les américains adorent cette battante. Sa patte ? le naturel ; elle détestait voir ses acteurs poser, leur répétait be natural. Elle se frottait à des sujets sociaux : la dénonciation de la traite des femmes, le travail des enfants en usines... Elle a été la première à faire tourner des Afro-américains, à toucher tous les genres : burlesque, western mélo, avec un faible pour les happy ends.

À près de 50 ans en 1922, Alice Guy n'était plus d'attaque pour céder aux sirènes d'un Hollywood naissant, pas fan non plus du système qui se mettait en place : des banquiers imposant leurs idées aux producteurs, les imposant à leur tour aux réalisateurs.

Ruinée elle repart en France où plus personne ne la connaissait. Elle décide de retourner en 1927 aux Etats-Unis et s'installe dans le New Jersey écrivant des contes pour enfants et donnant des conférences.

Elle meurt à près de 95 ans après avoir vainement tenté de retrouver ses films. 10% seulement auraient été sauvés.

Alice Guy Blaché - La féee au choux, 1896
 / Écrire un commentaire